Galerie des Modernes

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Armand Fernandez Arman

Nouveau Réalisme, Accumulation, Combustion

  • Multiple Twins

Armand Fernandez Arman

(Nice, 1928-New York, 2005)

Multiple Twins, 1989

Accumulation de 104 statuettes Ibeji dans une boîte en plexiglass formant table de présentation
Signé au stylo-graveur sur le panneau vertical avant en bas à droite
Hauteur du plexiglass : 44 cm  / Hauteur totale avec soubassement en bois : 53,5 cm
Largeur : 122,5 cm                                               
Profondeur : 102 cm

 

Provenance     :
- Collection Mourtala Diop, New York, U.S.A. et Dakar, Sénégal
- Collection Jean-Paul Ledeur, Paris

Expositions     :
- Collection Mourtala Diop, exposition d’art contemporain, Musée de l’Ifan, Dakar, du 6 mai au 17 juillet 1993
- Quelques impressions d’Afrique, Galerie Beaubourg, Château Notre-Dame des Fleurs, Vence, du 7 juillet au 31 octobre 1996
- Africarmania – Arman et l’Afrique, Galerie Beaubourg, Château Notre-Dame des Fleurs, Vence, du 1er juillet au 31 octobre 2001
- FIAC, Paris, stand de la Galerie Beaubourg, 2002 

Bibliographie     :
- Parcours d’un mécène. Collection Mourtala Diop, Éd. Sépia, Paris, 1993, reproduit en couleur à la p. 24
- Quelques impressions d’Afrique par Pierre Nahon, catalogue de l’exposition de la Galerie Beaubourg, Éd. de La Différence, 1996, décrit à la p. 24 reproduit en couleur à la p. 25
- Africarmania – Arman et l’Afrique, catalogue de l’exposition de la Galerie Beaubourg, textes de Arman et P. Nahon, Éd. de La Différence, Paris, 2002, commenté par Arman à la p. 36 et reproduit en couleur à la p. 37
- Enregistré dans les Archives Arman de Madame Denyse Durand-Ruel sous le n° 4268

Film documentaire     :
Mourtala Diop Voyageur de l’Art, film documentaire de Laurence Attali, 1993, commenté et reproduit de la minute 7,05 à 7,22 et 26,50 et 38,47 à 38,50 et 39,17 à 39,20


Attestation d’authenticié de Madame Denyse Durand-Ruel

 

 

Mourtala Diop est un collectionneur d’art contemporain né à Dakar. Il dirigea une galerie d’art africain à New York. Il a été un grand ami d’Arman dont il posséda une trentaine d’œuvres. Mourtala Diop rassembla une importante collection d’Ibeji dans son appartement de New York, il demanda à Arman d’en faire une œuvre d’art, une table unique dans laquelle il accumula 104 statuettes Ibeji.  

Arman lui-même était un grand collectionneur d’art africain. En juillet 1996, sa collection fut exposée sous le titre “Arman et l’art africain” à Marseille, au Musée des Arts africains, océaniens et amérindiens à La Vieille Charité, puis à Paris, au Musée des Arts africains et océaniens. Arman s’exprima : « Mon dialogue avec l’art africain est en relation avec la conviction que la création artistique relève d’un fonds commun à l’humanité et que dans la découverte de solutions esthétiques l’élaboration de chef-d’œuvres dépasse les régions, les cultures et fait partie des trésors comparables en tous lieux, à toute époque à ce que l’homme a créé ». « En Afrique, sur les marchés, je voyais des choses inintéressantes, assez grotesques. Et je ne savais pas du tout ce que c'était que l'art africain. Et un jour j'ai vu une exposition organisée par Charles Ratton, "Océanie et Afrique", où j'ai vu des chefs-d’œuvre. Tout d'un coup j'ai compris qu'il y avait quelque chose d'autre. Il s'agissait d'art tout court. » (Arman, extrait d'une interview parue dans le journal L'Humanité le 10 septembre 1996).


Le culte des IBEJI.
Dans la tradition religieuse des Yoruba, on considère que les jumeaux ont une seule âme, unie et inséparable. Le soin des IBEJI est confié à la mère, qui, dans certaines tribus, les lave régulièrement, les enduit, les nourrit avec une sorte de pâte de haricots. C'est encore la mère qui lors de cérémonies, porte sur son dos l’IBEJI, en l’enveloppant dans sa tunique, comme s'il s'agissait d'un enfant vivant. C'est le sculpteur qui décide de la forme artistique qu'il donnera à la statuette. La hauteur d'un IBEJI varie entre 20 et 30 centimètres. Il est posé sur une base arrondie, ses bras pendent vers le bas, ses jambes sont courtes et sa tête est grande par rapport au corps, avec des coiffures très diverses et élaborées. Souvent les IBEJI portent des anneaux en bronze ou en fer autour des poignets et des chevilles. Mais aussi des colliers, des bracelets, des chaînes abdominales ou des boucles d'oreilles, en perles de verre, corail ou noyau de palme ornent les statuettes. Dans certains cas, des décorations, telles que colliers et bracelets, sont travaillées directement dans le bois par le sculpteur. Souvent les chevilles et les poignets des statuettes sont décorés avec des coquillages cauris. Le cauri est une monnaie locale qui dans le contexte d'une statuette IBEJI indique la richesse d'une famille, les plus aisées recouvrent leurs IBEJI avec des manteaux et des chapeaux ornés de cauris ou de petites perles. Mais la "décoration naturelle" la plus importante pour une statuette d'IBEJI est sa patine, c'est à dire la couche plus ou moins épaisse qui recouvre le bois et qui est composée de différents produits avec lesquels l’IBEJI a été enduit au cours de cérémonies rituelles. 
 

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