Galerie des Modernes

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Maximilien Luce

Impressionnisme, Pointillisme, Groupe des Vingt

  • La Verrerie

Maximilien Luce

(1858 - Paris - 1941)

La Verrerie, circa 1897-1899

Huile sur sa toile d’origine
Signée en bas à gauche Luce
Porte le timbre au dos sur le châssis «Collection Jean Bouin-Luce »  
32 x 40 cm

Provenance :
Ancienne collection Jean Bouin-Luce, ayant-droit au co-auteur du catalogue raisonné Luce  

Bibliographie
Maximilien Luce, Catalogue de l’œuvre peint, Tome II, par Jean Bouin-Luce et Denise Bazetoux, Editions JLB, Paris, 1986, décrit et reproduit à la p. 262 sous le n° 1053

 

En 1895, Lors d’un séjour à Bruxelles chez le poète belge Émile Verhaeren (1855-1916), Maximilien Luce se rendit en Belgique, à Charleroi avec son ami, le peintre néo-impressionniste belge Théo van Rysselberghe (1862-1926) et y découvrit le Borinage, le pays Noir, en pleine expansion industrielle. Luce fut fasciné par ces paysages d’usines, de terrils, de cheminées et de haut-fourneaux. « Ce pays m’épouvante. C’est tellement terrible et beau que je doute de rendre ce que je vois », écrivit-il au peintre Henri Edmond Cross (1856-1910). 

 

Au sujet du Borinage, le critique d’art Louis Vauxcelles (1870-1943) commenta : « Le jour, un ciel sale de suie, un sol noirâtre mais, la nuit, quel éblouissement ! Les lueurs vertes du magnésium illuminant la nue, le feu de Bengale de ces pyrotechnies métallurgiques, le crachement de flammes, de fumée et d'étincelles … »

Maximilien LUCE - Acierie à Charleroi, 1897 - Musée d'Orsay, Paris

Ancien ouvrier graveur, Luce fut profondément marqué par les travailleurs à l’ouvrage. Artiste engagé, il fut très sensible à la condition ouvrière au travers sa peinture. Ses séjours répétés à Charleroi et dans la région en 1896, 1897 et 1899 permirent à Luce de peindre une petite série d’œuvres sur cet univers sidérurgique qui le fascinait.

Maximilien LUCE - L'Acierie, 1895 - Musée du Petit Palais, Genève

Maximilien LUCE - La Fonderie, 1895 - musée Kröller-Müller, Otterlo

Notre tableau La Verrerie, réalisé à Charleroi circa 1897-1899, dépeint l’étonnant spectacle d’un atelier de verre où les verriers s’affairent autour des fours. Cette œuvre fut par erreur intitulée La Fonderie dans le catalogue raisonné de l’artiste paru en 1986 mais la boule de verre au bout d’une canne, visible en bas à gauche de la composition, ne laisse pas de doute quant à l’activité dépeinte ici. Le feu et le verre en fusion offrent des effets d’éclairages nocturnes et des contrastes d’ombre et de lumière. Au cœur de cette univers sombre, la palette de Luce s’embrase. Il emploie des violets, des mauves, de bleus, des verts, des roses et des jaunes flamboyants. Jusqu’alors, proche de ses amis pointillistes, Seurat, Signac et Pissarro, Luce utilise désormais une technique de peinture plus ample et plus fluide. La composition dégage une robuste puissance. Luce ayant longuement étudié les ouvriers au travail, traduit avec aisance ce sentiment d’effort et de rythme incessant dans la fournaise.


Dès 1897, au Salon des Indépendants, Paris, Luce montra ses premières œuvres sur Charleroi.                                                                                                               En Novembre 1899 à la galerie Durand-Ruel à Paris fut organisée la première exposition personnelle de Maximilien Luce. A cette occasion fut présentée la quasi-totalité de ses peintures de Charleroi, plus d’une trentaine de tableaux. La critique fut unanime dans la louange et permit à l’artiste d’atteindre la notoriété.

 

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