Galerie des Modernes

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Armand Fernandez Arman

Nouveau Réalisme, Accumulation, Combustion

  • Portrait Robot d'André Schoeller

Armand Fernandez Arman

(Nice, 1928-New York, 2005)

Portrait Robot d'André Schoeller, 1968

Accumulation d’effets et objets personnels sous plexiglass fixé sur un panneau de bois peint
Signée, datée et intitulée sur un billet manuscrit en bas vers le milieu de la composition
Portrait de André Schoeller /Arman / 68
Dimensions totales : 130 x 89,5 x 16 cm
Dimensions du plexiglass : 110,8 x 70,7 x 15 cm

Provenance     : 
Collection André Schoeller (1930 ? - Provins, 2015), offert par Arman

Bibliographie : 
Enregistrée dans les Archives Arman de Madame Denyse Durand-Ruel sous le n° 2934

Attestation d’authenticité de Madame Denyse Durand-Ruel

 

 

À l'automne 1960, Arman remplit la galerie parisienne Iris Clert de détritus et de ferraille, cette exposition intitulée Le Plein (Full up) transforma du jour au lendemain Arman en vedette. C’était une réponse à l’exposition Le Vide d’Yves Klein, qui s’était déroulée deux ans plus tôt dans la même galerie et qui ne présentait rien de plus qu’une galerie vide, peinte en blanc et éclairée par une lampe bleue. C’est avec des objets empilés, appelées par Arman Accumulations, que l’artiste s’assura une place dans l’histoire de l’art. Certaines d’entre elles peuvent être considérées comme une critique du consumérisme dans la nouvelle société des années 1960, alors que d’autres présentent la diversité et la spécificité d’objets apparemment identiques, ou font référence à une personne spécifique. 
Dès le début des années 60, Arman commence sa série des Portraits Robots de certains de ses amis artistes ou galeristes (Yves Klein, Iris Clert, Ben, Daniel Spoerri ou encore Jacques Villeglé…) Véritables portraits par l’objet ou images fantômes, ils sont constitués d’accumulations d’effets personnels, détails du quotidien choisis par Arman et prélevés chez le modèle. Le spectateur est invité à rechercher une image d’une certaine personne cachée dans les objets rassemblés dans une boîte. Arman travaille avec l'idée que ce n'est pas l'apparence de quelqu'un qui le caractérise, mais ce que cette personne utilise et collectionne. 

Arman - Portrait Robot de Ben, 1962 - Objets personnels de Ben dans un coffret - 182 x 34 x 22 cm - Mumok, Vienne, (Inv. B 335/0)

 

André Shoeller était un grand ami de Arman, César et Yves Klein

 

André Schoeller, célèbre expert en tableaux modernes et en arts premiers, était le fils d’un non moins célèbre expert en art qui avait le même prénom. Son père, spécialiste de Corot, fut directeur des galeries Georges Petit, ami des Impressionnistes et de Sacha Guitry. André Schoeller fils, fut d’abord galeriste. Il ouvrit sa première galerie en 1954, rue de Miromesnil, sous le nom d’André Schoeller Junior. Véritable précurseur, il s’y fit remarquer en étant l’un de premiers à soutenir Paul Rebeyrolle et à exposer Jean Fautrier, Jean Messagier, Pierre Tal-Coat, Domenico Gnoli. Il ferma son enseigne en 1970 et fut ensuite l’un des premiers à faire des expositions de confrontation, mettant par exemple face à face Monet et Sam Francis.
Devenu expert, il organisa alors des ventes d’arts premiers, aussi bien d’Afrique que d’Océanie ou d’Amérique du Nord dont il était un grand spécialiste (on lui doit la vente Rasmussen, la vente Tzara, etc…), ainsi que de tableaux impressionnistes et modernes, notamment avec le Commissaire-Priseur Maurice Rheims. 

Lorsqu’en 1968, Arman décide de faire le Portrait Robot d’André Schoeller, les références ne manquent pas. L’artiste traduit l’élégance vestimentaire de son modèle par un cintre en bois et un costume sur mesure, une pochette en soie… Il montre aussi des références à ses activités de galeriste, rue de Miromesnil à Paris avec notamment une toile de Jean Messagier, peintre de la galerie André Schoeller. Arman s’attarde à la passion qu’avait André Schoeller pour l’art primitif avec entre autres un chasse mouche africain … Arman met également en scène des objets plus personnels de son ami comme ses pipes ou sa boîte à tabac américain Prince Albert, ses cigarettes Gauloises, sa passion pour l’opéra (Tosca Puccini), ses passe-temps : la pèche ou la chasse et le tire à la carabine… mais également son goût pour le whisky et les femmes…. De façon plus insolite, Arman intègre à sa composition une très rare décoration militaire allemande de la Seconde Guerre Mondiale (SS-Dienotanszeichnung, insigne SS de longue durée de 1ère classe), prise de guerre récupérée par le jeune André lors de la Libération de Paris.
 

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