Galerie des Modernes

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Albert Gleizes

Cubisme, Abstraction-Creation, Mysticisme

(Paris, 1881 - Avignon, 1953)

Les œuvres d’Albert Gleizes témoignent de son apprentissage auprès de son père, dessinateur technique, ce qui facilitera plus tard ses recherches cubistes. Son esprit et sa culture lui ayant valu de nombreuses amitiés littéraires, il fut l’un des fondateurs de l’Abbaye de Créteil, avec Georges Duhamel et Vildrac. Mobilisé peu de temps après le début de la guerre, il part en 1915 pour les Etats Unis. Il revient en France en 1919, après un bref séjour en Espagne et au Portugal.

En 1927, il crée les communautés de Moly-Sabata, à Sablon (Isère) ; communautés religieuses, artisanales et artistiques, dont il exposa les principes, en 1932, dans L’Homocentrisme ou Retour de l’homme chrétien, et La Forme et l’Histoire. A partir de 1939, il se retire à Saint-Rémy-de-Provence, où il continue à travailler entouré de disciples, dans un climat de communauté mystique.

Depuis 1900, il est mêlé intimement à la vie artistique parisienne. Après avoir exposé quelques années au Salon de la Société Nationale des Beaux Arts à Paris, il sera de toutes les fondations de nouveaux Salons. En 1910, il exposa au Salon des Artistes Indépendants. Dès 1911, avec Delaunay, Le Fauconnier, Léger, Metzinger, il figure au même Salon, dans la célèbre salle 41, qui consacre le mouvement cubiste. Il participa aux activités du groupe de Puteaux, avec Jacques Villon, La Fresnay, Metzinger ainsi qu’au Salon de la Section d’Or, où il exposa ses œuvres jusqu’à la guerre.

En 1913, à l’historique exposition de l’Armory Show de New-York, son envoi de La Femme au phlox (qui avait déjà fait scandale au Salon des Indépendants de 1911) suscita plus de réactions du public que les envois de Picasso ou Braque.

Après avoir pratiqué une peinture d’inspiration impressionniste, il fût un des premiers marqué par Cézanne, qui unit ses efforts presque anonymes, sous la bannière du cubisme. Il avait par l’intermédiaire de Paul Fort et Emile Verhaeren, rencontré les futurs créateurs de ce mouvement, Apollinaire, Léger, Metzinger. Avec L’Arbre, exposé en 1910, il témoigne de son évolution naturelle vers le cubisme.

Après une phase synthétique puis analytique (dont il assurera avoir été l’inventeur avec Metzinger), il s’intéresse davantage à la composition et à la dynamique qu’à la forme, dans des portraits notamment, ainsi ceux de Stravinsky (1914) et de Florent Schmitt (1915). Durant son séjour aux Etats Unis, il peint des compositions inspirées par des paysages urbains, mais surtout trouve ou recouvre la foi, ce qui donnera définitivement une impulsion religieuse à l’ensemble de son œuvre. De retour en France, il se tourne vers une représentation non-figurative et adhère, en 1931, au mouvement Abstraction-Création.

Gleizes voyait dans l’abstraction en art la dématérialisation de la pensée à la recherche de sa spiritualité la plus pure. Il fût aussi l’un des théoriciens du cubisme les plus féconds et des plus clairs. En 1912, il publia en collaboration avec Metzinger l’ouvrage Du Cubisme, et en 1919 La Peinture et ses lois, où il fait la synthèse des découvertes plastiques du cubisme et de la subjectivité religieuse du Moyen Âge. En 1947, on vit une grande exposition rétrospective de ses œuvres à Lyon.

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