(Paris, 1841 – Paris, 1927)
Cet artiste de haut mérite est le moins fameux des maîtres de l’impressionnisme. Il fit partie du premier groupe de ces peintres révolutionnaires et comme tel, parut en 1863 au Salon des Refusés.
Il semble toutefois que Guillaumin suivit très vite les novateurs de la peinture claire. Contrairement à une opinion répandue, il a contribué à l’élaboration des préceptes de la nouvelle esthétique picturale, lors des réunions au Café Guerbois de ceux que l’on n’appelait alors pas encore les « impressionnistes » mais les « naturalistes ».
D’origine très modeste, il occupait un petit emploi à l’administration des Ponts et Chaussés. Dès sa jeunesse, il consacre ses loisirs à la peinture.
En 1863, année où il expose au Salon des Refusés, à 22 ans, il fréquente l’Académie Suisse, où se retrouvent les jeunes artistes qui rejetent l’enseignement officiel et traditionnel. Ce fut là qu’il rencontre Cézanne et Pissarro, qui devinrent des amis. Il participe aux expositions des impressionnistes, depuis la première en 1874 chez Nadar, sauf à celles de 1876 et 1879.
Dès cette époque, il pratiqua à l’exclusion de toute autre approche, la peinture de paysage de plein air, se refusant à « donner une touche ailleurs que sur nature ». Il n’a connu que tardivement le succès.
C’est à tort que certains critiques insistent sur sa période parisienne, la toute première. Il peignait alors aux différents instants lumineux du jour un Montmartre encore agricole. C’est dans ces mêmes années, entre 1875 et 1880, qu’il séjournait fréquemment chez le docteur Gachet, à Auvers. Mais c’est hors de la ville que Guillaumin trouva les éléments essentiels de son œuvre, dans l’Yonne tout d’abord, ensuite dans la Creuse, au pays de Crozant où il passa une grande partie de son existence.
Vers 1887, lorsqu’il découvrit la Creuse qui fût si favorable à l’épanouissement de sa nature, il se lia d’amitié avec Vincent Van Gogh. Rappelons que le sujet de la brouille qui conduit le peintre à quitter la maison du Docteur Gachet, fut qu’il estimât que le docteur avait mal accroché un tableau de Guillaumin.
En 1871, il gagne cent mille francs à la loterie, somme énorme pour l’époque, ce qui lui permit de quitter son emploi aux Ponts et Chaussés et de se consacrer entièrement à l’exercice de son art, se déplaçant désormais librement à travers la France, et surtout le long des côtes de l’Océan, surtout à Saint-Palais-sur-Mer, et de la Méditerranée à Agay, en passant par un voyage en Hollande en 1904.
Dès ses premières œuvres peintes dans la région parisienne, il se distingue d’entre les impressionnistes, par l’emploi d’une matière dense et surtout par une coloration particulièrement vive, comme, par exemple, Vues de Montmartre, oeuvre peinte vers 1865.
Il meurt en 1927 à Orly laissant une œuvre considérable d'où émergent les peintures de la période impressionniste puis d'inspiration fauve.