Galerie des Modernes

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Jean-Michel Atlan

Abstraction, CoBrA

(Constantine, 1913 – Paris, 1960)

Après des études au lycée de Constantine, il vient à Paris en 1930, à 17 ans, pour étudier la philosophie à la Sorbonne. Sortant de son univers algérois il découvre la vie tumultueuse de Paris et il se passionne pour la politique et la peinture. Son diplôme d’études supérieures est consacré à la Dialectique Marxiste. Il devient même occasionnellement garde du corps de Léon Trotski en 1933. Il prépare l’agrégation, tout en enseignant au Lycée Condorcet et dans divers lycées de province, comme à Laval, jusqu’en 1940, date à laquelle il est révoqué par le gouvernement de Vichy en application des lois anti-juives.

Il commence à peindre en 1941, s’engage dans la Résistance et est arrêté par les Allemands. Il trouve son salut à l’hôpital Sainte Anne en simulant la folie grâce à ses connaissances en psychiatrie. Il poursuit son travail de peintre à l’hôpital.

En 1944, il expose pour la première fois collectivement au Salon des Surindépendants et individuellement à la Galerie Arc-en-Ciel. Dès ce moment, il participe à toutes les grandes manifestations d’art français contemporain ainsi que plusieurs fois au Salon de Mai de Paris. En novembre 1956, il expose seul à la galerie Bing à Paris où il connaît un succès étonnant.

 En 1963, le Musée National d’Art Moderne de Paris lui consacre une rétrospective de plus de deux cents œuvres. Le Musée de Tel-Aviv fera de même en 1964.
Ce n’est qu’en 1980, au Centre Georges Pompidou, que la véritable reconnaissance d’Atlan s’établit.

Si on observe une certaine évolution de la forme et de la technique depuis les premières peintures expressionnistes de ses débuts, l’œuvre d’Atlan se présente dans une unité monolithique impressionnante. L’œuvre d’Atlan se divise en plusieurs périodes. La première période, de 1941 à 1954, voit l’affirmation de sa téchnique mais sa production demeure restreinte. La deuxième, la plus aboutie, va de 1954-1955 jusqu’à sa mort en 1960. Il réalise alors des grands formats. Le style d’Atlan arrive alors à pleine maturité, lui permettant de produire des toiles majeures. Sa technique picturale est alors caractérisée par les mélanges de craies, pastel, couleurs à l’huile sur des toiles de jute grossières. L’artiste rechercha tout au long de sa vie les matériaux offrant des effets de matière.

Le langage d’Atlan, proche d’un expressionnisme abstrait, l’apparente au groupe CoBRA. Un graphisme noir, charbonneux et épais définit des formes simples qu’il qualifiait lui même de magiques, les unes relevant de la courbe féminine, les autres hérissées agressives. Ces formes sont caractérisées par des couleurs franches dans les premiers temps, adoucies ensuite. Ses peintures, sévèrement construites et souvent cernées de noir, évoquent des échos de l’Afrique profonde par leur côté puissant tracé avec grande clarté.

 

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