Galerie des Modernes

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Mario Prassinos

peinture, dessin, sculpture, tapisserie, photographie

(Constantinople, 1916 - Avignon, 1985)

Mario Prassinos est né en 1916 à Istambul dans une famille gréco-italienne implantée depuis longtemps en Turquie. En 1920 naît sa sœur Gisèle. En 1922, la famille s’exile en France. Mario fait ses études secondaires au Lycée Condorcet à Paris, puis à l’Ecole des Langues Orientales (1932), enfin à la Sorbonne (1934). Le père de Gisèle et Mario, Lysandre, était à Istanbul professeur de littérature française et rédacteur en chef de la revue « Logos ». Il s’était tenu au courant des mouvements artistiques européens et a de ce fait encouragé le moment venu ses deux enfants dans leurs activités de peintre et d’écrivain qui commencent en 1934. C’est par l’intermédiaire de l’éditeur Henri Parisot que Mario et Gisèle Prassinos fréquentent le milieu surréaliste de la peinture et de la littérature. En 1935, Gisèle publie son premier recueil de poésie « La Sauterelle arthritique » aux éditions Guy Lévis Mano. En 1938, Mario fait sa première exposition personnelle à la galerie Billiet-Vorms. En 1940, à son retour de la guerre où il est engagé volontaire, il se dégage du surréalisme et commence alors une période figurative. En 1942, début d’une longue collaboration avec la NRF comme illustrateur. Son activité d’illustrateur qui commence en 1935 pour les éditions GLM durera toute sa vie. Il illustrera, entre autres, Lewis Caroll, Albert Camus, Edgar Alan Poe, Jean-Paul Sartre, Guillaume Apollinaire, Arthur Rimbaud, Raymond Queneau.

Dès son adolescence, Mario Prassinos écrira des textes fantastiques très proches du surréalisme. Il ne cessera jamais d’écrire sur la peinture, le dessin, la tapisserie, la photographie.

En 1970, il écrit « Les Prétextats », chronique de l’élaboration de la série d’oeuvres éponymes.

En 1976, il commence la rédaction de son second livre « La Colline tatouée » qui paraîtra en 1983 aux éditions Grasset.

Le Théâtre : en 1947, il fait sa première scénographie pour Jean Vilar et le Premier Festival d’Avignon. De nombreuses scénographies suivront pour Jean Vilar et le TNP, la Scala de Milan, le Théâtre National de Marseille, l’Opéra d’Avignon.

En 1948, première exposition à la Galerie de France, Paris, où il exposera régulièrement jusqu’en 1976. En 1951, Mario Prassinos achète une maison à Eygalières en Provence. C’est là qu’il commence son travail quotidien de dessin des Alpilles, collines qui s’étendent au Sud de la maison, et qu’il fait ses premières tapisseries. Il en fera plus de 170.

En 1956, Mario Prassinos fait sa première exposition de tapisserie à la galerie la Demeure où il exposera régulièrement jusqu’en 1975.

En 1958, premier séjour en Grèce. Après une croisière dans les îles de la mer Egée avec Albert Camus et Michel Gallimard, il loue pour quelques mois une maison dans l’île de Spetsai, ce séjour sera déterminant pour le travail à venir. Cette année verra débuter la série des cyprès de Spetsai dont l’aboutissement sera la peinture « Meltem » en 1959.

Les Portraits : A partir de 1962, il poursuit un travail sur le portrait commencé dans les années quarante. Cette fois-ci, il s’agit de la tentative de portrait de la chanteuse Bessie Smith. Puis, il entreprend le portrait de sa famille. Il choisit pour commencer son grand-père Prétextat. De 1972 à 1974, le thème des Prétextats produit des avatars : les Proprotextats, où se mélangent l’image du grand-père et celle de Propro, le chien du peintre, et les Pèretextats, mélange de portrait de son père, d’un masque Baoulé et de l’image du Suaire de Turin. La série des Suaires se concrétise en 1974 et 1975. Ces dessins de grand format à l’encre de Chine abordent le portrait de son père Lysandre.

La sculpture : Mario Prassinos a réalisé dès 1932 ses premières sculptures, librement inspirées des objets africains qu’il pouvait voir à l’époque au Musée de l’Homme de Paris, ou dans la galerie de Pierre Vérité. Au début des années 70, toujours préoccupé par la représentation de sa famille, il commence à fabriquer des sculptures en terre, dont certaines seront fondues en bronze. Il s’agit principalement de groupes de personnages, figures grotesques copulant.

Les Paysages turcs : Les paysages turcs sont réalisés entre 1970 et 1981. « C’est un souvenir d’enfance. La campagne autour de Constantinople est relativement plate et parsemée de groupes d’arbres isolés. J’ai voulu reprendre cette image d’horizon coupé par un arbre qui se détache à contre-jour » (Extrait d’un entretien avec J-L Ferrier en 1972). En 1976, première exposition des Paysages turcs à la Galerie de France puis en 1980 à la Galerie Nationale du Grand-Palais.

Les Arbres : de 1980 à sa mort, Mario Prassinos consacre son travail à la série des Arbres, peintures à l’huile sur papier dont les peintures du Supplice seront l’aboutissement. Elles font partie de la donation de 108 œuvres que Mario Prassinos fait à l’Etat français en 1985, année de sa mort.

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