(Malmedy, Belgique 1910 - Dieudonné, France 1985)
Raoul Ubac (de son vrai nom Rudolf Gustav Maria Ernst Ubach) naît en 1910 à Malmédy en Belgique. Il y fait sa scolarité jusqu’en 1928, puis s’en va parcourir à pied une partie de l’Europe. Il s’installe à Paris en 1930.
De 1930 à 1934, Raoul Ubac noue des contacts avec les surréalistes et fréquente les ateliers de Montparnasse. Il s'inscrit ensuite à l'École d'arts appliqués de Cologne où il travaille le dessin et la photographie. S’éloignant un temps de la peinture, il se consacre à la création de photographies d'esprit surréaliste qu'il expose en 1933 et pour lesquelles il utilise les procédés du brûlage, de la solarisation et de la pétrification.
Ses photographies sont publiées dans la revue Minotaure et André Breton lui commande en 1938 la photographie des mannequins présentés à l'Exposition internationale du surréalisme.
En 1940, il dirige avec René Magritte la revue L'invention collective. Il vit entre Paris et Bruxelles où il fait, en 1941, sa dernière exposition de photographies qui fut rapidement fermée sur ordre des occupants.
Par l'entremise du poète Jean Lescure, il rencontre Paul Éluard, Raymond Queneau et André Frénaud. Il abandonne la photographie en 1945.
A cette période, Ubac découvre l’ardoise, avec laquelle il crée des empreintes où sculpture et gravure semblent se combiner. Les lignes sont dépouillées, les oeuvres ont un caractère mystique.
À partir de 1951, la galerie Aimé Maeght expose régulièrement ses gouaches et ses toiles. Celle-ci éditera de nombreuses gravures et lithographies de l’artiste.
En 1968, sont organisées des rétrospectives en France (Paris) et en Belgique (Charleroi, Bruxelles). Ubac réalisera des décorations murales, des cartons pour la tapisserie, des illustrations de nombreux ouvrages, des vitraux, passant de réalisations monumentales au format d’un timbre-poste.
Raoul Ubac meurt en 1985 en France à Dieudonné.
L’engagement de Raoul Ubac dans sa création a été total, quasi religieux ; au fil du temps, son oeuvre s’est simplifiée, retrouvant peu à peu la façon très pure des arts primitifs. Méditatif, l’artiste déclarait dans une interview : « Je souhaiterais un état d’innocence qui réfléchirait à travers l’oeuvre la splendeur du monde ».