Galerie des Modernes

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Théophile-Alexandre Steinlen

Peintre, graveur, illustrateur

(Lausanne, 1859 - Paris, 1923)

Originaire d'Allemagne, la famille Steinlen s'installe à Vevey en Suisse en 1831. Le grand-père de l'artiste, Théophile-Christian (Gottlieb) (1779-1847), enseignait le dessin à Vevey, et l'un de ses frères, Marius Steinlen (1826-1866), était peintre, élève de Charles Gleyre. Steinlen naît à Lausanne en 1859.

Il étudie la théologie à l'Université de Lausanne pendant deux années, puis, en 1879, se tourne vers l'art, suivant une formation au dessin d'illustration industrielle à Mulhouse. Steinlen s'installe à Paris avec sa femme Émilie en 1881 puis sur la butte Montmartre en 1883. Il fait rapidement connaissance avec les personnalités artistiques qui y gravitent.

Il entre en relation avec Adolphe Willette, et Antonio de La Gandara avec lesquels il fréquente à partir de 1884 le Chat noir, le cabaret tenu par Rodolphe Salis, et devient l'ami d'Henri de Toulouse-Lautrec qui fréqente assidûment le lieu. Il y connaît naturellement Aristide Bruant. Il expose initialement au Salon des indépendants, en 1893, puis, régulièrement, au Salon des humoristes.

Adversaire de l’injustice, compatissant envers les déshérités, Steinlen dépeint des scènes de la rue, des usines, de la mine, mettant en scène les mendiants, les ouvriers dans la misère, les gamins dépenaillés et les prostituées. Il est par ailleurs le spécialiste des chats, qu’il dessine dans toute leur fantaisie, joueurs, endormis ou en colère. Il dessine aussi des nus féminins.

Steinlen pratique de préférence le dessin et le pastel pour dépeindre la vie quotidienne de la rue et ses petits métiers. Le réalisme de ses dessins a inspiré certaines œuvres de Jean Peské, ou les débuts de Pablo Picasso. Il développe également une œuvre gravée, reprenant les mêmes thèmes que ses dessins, ou en y mêlant la politique, comme dans les lithographies par lesquelles il illustre les malheurs de la Belgique et de la Serbie en 1914-1918. Mais ce sont surtout ses affiches qui, comme celle de la Tournée du Chat noir, sont à l’origine de sa popularité. Il pratique aussi la sculpture sur le thème des chats. Il illustre également des ouvrages littéraires, comme La refonte en 1903 et collabore à divers journaux humoristiques tels que Gil Blas illustré, L'Assiette au Beurre (dès le no 1), Le Rire et Les Humoristes, qu’il fonde en 1911 avec Jean-Louis Forain et Charles Léandre.

Sa conviction politique l’amène à dessiner de nombreuses affiches contre la Première Guerre mondiale.

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