Galerie des Modernes

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Jean Cocteau

Retour à l'ordre, Avant-garde, Surréalisme

  • Le Mystère de Jean l'Oiseleur, Autoportrait n° 25

Jean Cocteau

(Maisons-Laffitte, 1889 – Milly-la-Forêt, 1963)

Le Mystère de Jean l'Oiseleur, Autoportrait n° 25, 1924

Plume et encre sur papier
Annoté au crayon rouge en haut à droite 25
Annoté dans le sujet, avec les mots soulignés au crayon bleu « Thomas l’Imposteur » et « Le Grand Ecart » 
26 x 20 cm

Provenance :
- Galerie Laurent Teillet, Paris
- Collection américaine

Bibliographie :
- Le Mystère de Jean L’Oiseleur. Les monologues par Jean Cocteau, Edition Edouard Champion, Paris, 1925 (tirage à 130 exemplaires numérotés + 12 hors commerce) ; réédité en 2 volumes, Editions des Saints-Pères, Paris, 2016  
- Jean Cocteau. Gemälde, Zeichnungen, Keramik, Tapisserien, Literatur, Theater, Film, Ballett, catalogue de l’exposition au Staatliche Kunsthalle, Baden-Baden, Ed. DuMont Buchverlag, Cologne, 1989, décrit et reproduit à la p. 294
- Jean Cocteau Archéologue de sa nuit par Dominique Marny, Collection Passion, Editions Textuel, Paris, 2010, reproduit à p. 76

Texte manuscrit de Jean Cocteau en marge droite du dessin :
« Je vous ai
donné un
livre de neige :
“Thomas L’Imposteur“ 
et “Le Grand Ecart“
une statue peinte
comme les déesses
d’Athènes. mais
à quoi bon ? Donnez
toute votre fortune à la
France. C’est une danseuse ;
elle se dépêche 
d’en
profiter
avec
d’autres » 

 

Certificat de Madame Annie Guédras, Fait à Périgueux, le 6 janvier 2016

 

 

Jean Cocteau par l'agence Meurisse, 1923 - Cliché photographique de presse

A l’automne 1924, après la mort du jeune écrivain Raymond Radiguet (1903-1923), Cocteau dévasté par le chagrin, décide de fuir Paris et se retranche dans un hôtel de Villefranche-sur-Mer, aux abords de Nice. Incapable de rédiger une seule ligne, il se contemple dans l'armoire à glace de sa chambre, s’observe, se scrute l’âme et commence à dessiner, face au miroir qui lui renvoie son image. En plusieurs semaines, va naître l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre qu’il baptise Le Mystère de Jean L’Oiseleur. Il s’agit de 31 autoportraits à la plume comme taillés dans le diamant. Son visage est douloureux, changeant, traduisant autant de reflets de son désespoir. Autour de ces portraits, Cocteau dépose quelques notes ou de courts monologues… des pensées qui témoignent de l’humeur passagère du poète. Les mots prennent vie autour des dessins, comme des écharpes de beauté.
Dans une lettre à Paul Valéry, Cocteau commente : « Voilà mon œil lorsque je surprends mes lignes dans la glace. Il vous montre ce qui se passe à l’intérieur… »
Au terme de son séjour, Cocteau expédie ses dessins à son éditeur Edouard Champion, à qui il avait promis un manuscrit. Bien que le tirage de l’édition originale, achevé en janvier 1925, soit intimiste, reproduisant fidèlement chaque dessin, sans embellissements ni corrections, l’ouvrage reste l’une des œuvres les plus célèbres de l’artiste.  

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